Jean Ortiz

Hommage à Jean Ortiz

Notre ami, notre camarade, notre compañero Jean Ortiz est décédé ce samedi 22 juillet à la veille d’échéances électorales importantes pour l’Espagne et le mouvement mémoriel.

Nous savions que son état de santé s’était dégradé depuis plusieurs années.

Il avait tenu malgré tout, à être à nos côtés lors des Journées Caminar à Toulouse en octobre 2019.

Il nous avait rappelé que la Retirada était un exil d’indésirables évoquant les trous noirs de l’histoire appelant à « une mémoire vivante, qui ne soit pas poussiéreuse ».

Évoquer Jean Ortiz, c’est d’abord évoquer ses engagements et ses combats lui qui savait toujours faire le lien entre l’action immédiate et concrète et l’analyse dont témoignent plusieurs livres au titre parfois volontairement provocateur tel le dernier «Franco n’est pas mort. ¡Culo al sol! » qu’il voulait « Anti-testamentaire peut-être, antifasciste sans nul doute ».

Nous lui devons beaucoup, nous associations mémorielles.

Avec lui et son complice Dominique Gautier nous avons pu faire connaître en France les maquis de l’Impossible Espoir, guérilleros combattant le franquisme dans les Picos de Europa mais aussi les combats d’autres guérilleros, poursuivant leur lutte contre le fascisme en France dans les vallées et monts pyrénéens.

Avec lui nous avons découvert la Traversée Solidaire, la solidarité internationale avec l’Espagne républicaine, l’engagement des Brigades Internationales.

Avec lui les crimes du franquisme, les fosses communes, les enfants volés, le combat des femmes sont sortis de l’anonymat où un consensus complaisant les avait enfouis.

« Le cri du silence » a été plus fort que l’oubli négocié du pacte du silence.

Jean c’est aussi le souci de rassembler, d’unir pour des objectifs et des combats communs par-delà les différences, les divisions et les blessures trop longtemps ouvertes du camp de « los vencidos ».

C’est à son initiative que le 25 novembre 2010 quatre associations (MER 47, MER 64, AY CARMELA et T.M.L) se sont retrouvées à Pau pour envisager de nouer des contacts dans un premier temps informels, prélude à la création de Caminar quelques années plus tard, le 15 mars 2014.

Il était présent à nos côtés ce 15 mars 2014 et toujours de bon conseil pour nous accompagner dans nos initiatives.

Fils d’un républicain espagnol communiste engagé dans la résistance en France, il était resté fidèle aux idéaux de son père en s’engageant très jeune au parti communiste français.

D’autres amis évoqueront son parcours de journaliste engagé pour Cuba et l’Amérique Latine qu’il avait prolongé dans le festival latino-américain CulturAmerica de Pau, ses engagements syndicaux et politiques, pour la liberté, contre le racisme et l’exclusion.

Nous militants de la Mémoire Historique, Démocratique et antifasciste, nous te disons, Jean, merci « y hasta siempre » « seguiremos adelante como junto a ti seguimos ».

Coordination Caminar

6 réflexions sur “Hommage à Jean Ortiz”

  1. Montse AYMAMI

    Tristreza y admiracion. Gracias Jean pour tu fuerza, ojala perdure y evite volver atras. El futuro es incierto y te necesitamos. Descansa en Paz. Montserrat, hija de republicano.

  2. EGUNON BON JOUR
    Oí hablar de Jean Ortiz a una estudiante de la Universidad de Pau, hablandome de la pasión que transmitía Jean en sus clases y actividades en la Universidad, siempre en favor y en recuerdo de la generación de derrotados en 1936-1939. Luego lo conoci personalmente en coloquios, jornadas, actos … y pude verificar esa fuerza y voluntad por recuperar para la historia y el recuerdo de sus antecesores. El desde sus areas de trabajo ha sido consecuente con aquellos combattants et resistants.
    Comme on dit en basque, Agur eta Ohore! pour Jean. Y como a él le hubiera gustado:”Salud y República social” !
    Minez besarkada handi bat Euskal Herritik.

  3. OSTER-GRELLETY

    Bonjour, Je voudrais que les articles soient publiés avec un lien ou une touche « partager » pour que nous puissions faire suivre à nos amis ou publions sur notre page Facebook.
    Merci de toute façon déjà pour votre incomparable travail.
    Cordialement

    Rosemarie Oster Grellety

  4. Ne trouvant pas un livret sur des internés espagnols qu’il avait rédigé, je l’avais contacté par mail et il m’avait envoyé illico la brochure. J’avais pu le remercier au téléphone et je me souviens de sa passion pour ce passé auquel il redonnait les couleurs du présent, montrant que l’histoire n’est pas quelque chose de figé mais que nous sommes tous impactés par ses vagues, qui nous rappellent d’où nous venons et ou nous allons.

    Descansa en paz amigo.

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