Le collectif d’organisation des XIIèmes Rencontres Transfrontalières des associations de la Mémoire historique, démocratique et antifasciste, qui se tiendront cette année à Villeneuve-sur-Lot en France, s’est réuni à Huesca le 3 juin. Les représentants d’associations mémorielles de France et d’Espagne qui le composent expriment leur grande préoccupation au vu des résultats des dernières élections locales et régionales tenues en Espagne.
Ces élections ont en effet conduit au triomphe, dans de nombreuses municipalités et communautés autonomes, de formations politiques qui s’opposent à la Mémoire Démocratique et proclament leur intention d’abroger les lois édictées en ce domaine tant par l’État que par de nombreuses communautés autonomes. Nous savons déjà que le PP, lorsqu’il était au pouvoir, a ignoré les prescriptions de la loi de Mémoire du 26 décembre 2007, la laissant sans budget et empêchant de fait son exécution. Aujourd’hui il annonce plus directement qu’il abrogera la loi de Mémoire Démocratique 20/2022 récemment approuvée, rejoignant le parti d’extrême droite Vox dans cet objectif.
La Mémoire Démocratique va au-delà d’une loi. C’est une exigence citoyenne de nature à garantir à toute société, sans la moindre ambiguïté, les principes et valeurs républicaines nécessaires à une coexistence pacifique et respectueuse, c’est-à-dire démocratique, prenant en compte sa réalité plurielle et diverse. Elle est une richesse à préserver et non un problème à résoudre. Elle est donc un droit des citoyens et s’impose aux pouvoirs publics qui ne peuvent ni le nier ni s’en affranchir. La mémoire démocratique, en tant que conscience sociale, n’est le patrimoine d’aucune idéologie. Elle transcende les limites partisanes en devenant une valeur commune et collective de l’ensemble du corps social. Elle permet le fonctionnement de ses institutions et assure l’engagement citoyen et son attachement aux valeurs démocratiques. Comme l’a écrit Enrique Díez, “pour être démocrate, il faut être antifasciste“.
En conséquence, le collectif d’organisation des XIIèmes Rencontres Transfrontalières des associations de Mémoire appelle la société espagnole et ses représentants récemment élus à respecter les lois mémorielles en vigueur, à les appliquer et à les faire appliquer. Il les appelle à développer et approfondir les principes et les valeurs dont ces lois sont porteuses car ils sont indispensables à la construction et à la consolidation d’une société démocratique. Car sans mémoire démocratique, il n’y a pas d’avenir pour la liberté.
Puis-je connaître la date de ces 12èmes rencontres à Villeneuve/Lot? N’étant pas loin (Agen), et en tant que descendante d’un exilé républicain, je serais intéressée pour y assister.
Encore une fois, cette situation était prévisible, étonnant d’ailleurs que ces partis nostalgiques du fascisme (et du franquisme) n’aient pas dévoilé leurs batteries avant, ils attendaient certainement l’issue des élections. Beaucoup ne digèrent pas la disparition de monuments et de noms de rues nationalistes, alors que l’on donne à certaines rues le nom de républicains morts pour la liberté …