Riom : Caminar en Assemblée Générale

Préparer l’avenir sans oublier le passé

Le 29 mars 2025, dans la ville de Riom, se sont tenus l’Assemblée Générale et le Conseil d’Administration de la Coordination Caminar. Grâce à l’organisation fraternelle et impeccable d’Amarres 63, association locale adhérente à la coordination, nous avons pu travailler dans de bonnes conditions. Cette journée a été riche en enseignements et permet d’envisager l’avenir de Caminar avec optimisme.

Ouverture des travaux de l’AG

En préambule, José Garcia, vice-président sortant de Caminar, a prononcé quelques mots pour se féliciter de la belle participation à cette assemblée. Puis Georges Planas, président de l’association Amarres 63 – Association Mémorielle Auvergnate Réfugiés Républicains Espagnols -, récemment adhérente de Caminar a présenté nos hôtes. Ensuite Evelyne Acosta nous parle, enthousiaste, de sa ville et du département du Puy-de-Dôme. A son tour, Ulysse Cabezuelo a évoqué la présence des réfugiés espagnols en Auvergne.

En 2024

Administration de la Coordination Caminar

Au cours des deux réunions de 2024, le CA de la coordination :

A voté son appui, par sa signature, à la plate-forme démocratique de Cantabrie. Elle correspond à la lutte des espagnols victimes du franquisme.
Mis en avant le rapport de l’ONU qui demande au gouvernement espagnol de faire respecter les lois internationales. Lois qui concernent les droits humains dans la mesure où des textes révisionnistes ont été votées en Aragón, Castilla & León, et Valencia. Les partis au pouvoir dans ces régions autonomes refusent d’appliquer la loi d’octobre 2022 sur la Mémoire Historique, Démocratique et Antifasciste, votée par les Cortss et le Sénat espagnol.
A accepté d’associer à son environnement Internet, la nouvelle plate-forme analysée au cours des RTF 2023. Elle doit permettre de consulter, répertorier et rassembler tous les documents produits par les associations mémorielles. Cette base de données doit être un outil mis à la disposition des associations, des chercheurs, des étudiants etc., pour approfondir la question de la Mémoire Historique, Démocratique et Antifasciste.

Des réunions de bureau ont eu lieu en visioconférence à plusieurs reprises, en fonction des nécessités de l’actualité, ainsi que pour la préparation des RTF 2024 de Logroño.

La coordination Caminar sur le terrain

En février : 2 membres du bureau ont participé au voyage organisé par une association de Haute-Garonne sur les traces d’un tragique épisode de la guerre d’Espagne : la Desbandá, entre Malaga et Almeria en février 1937. Tragédie qui a compté plus de 3 000 victimes civiles sur le chemin longeant le littoral méditerranéen. Civils pilonnés par l’aviation allemande et la marine italienne. Cette marche sur les pas des réfugiés massacrés a lieu chaque année depuis 2017 et elle est organisée par l’association locale La Desbandá.
Fin février, une semaine d’activités autour d’un événement : la panthéonisation des fusillés de « l’Affiche Rouge », dont les époux Manouchian : à cette occasion, un collectif s’est constitué pour encadrer cette journée du 21 février, à Bordeaux, et à Paris notamment. Plusieurs associations de Caminar y ont participé.
Les RTF dans la Rioja :
- 2 réunions préparatoires ont eu lieu : le 2 mars à Oloron et le 15 juin à Pampelune.
- Les rencontres se sont déroulées les 4, 5 et 6 octobre à Logroño, pour la treizième année depuis leur création.
- Le thème de ces Rencontres portait sur « Dignité et Mémoire(s) ». Ces Rencontres Transfrontalières (RTF) étaient organisées par les amis de l’association de La Barranca. Les associations membres de Caminar et les responsables du bureau étaient présents. On a vu une nombreuse participation des amis de MER 47 par exemple, mais aussi MER 64, TML et Ay Carmela. L’agenda de ces RTF était extrêmement fourni :
  - Accueil par le Maire et les autorités de Logroño.
  - Visite commentée de la ville sur les pas des 400 républicains assassinés dès juillet 1936, ensuite du Mémorial au cimetière, inauguré en février 2023.
  - De nombreux intervenants universitaires et témoins ont rappelé la répression contre les syndicalistes, jugés et condamnés par le TOP (Tribunal de Orden Público) entre 1963 et 1977, pendant les années de la dictature.
  - La clôture des Rencontres s’est déroulée au Mémorial de la Barranca, situé sur le site des tombes des républicains fusillés, dont les veuves, « Las Mujeres de Negro », venaient chaque année rappeler le souvenir de leurs époux. L’hommage fut ponctué par des lectures de témoignages, d’un texte slamé, et des chants.
  - Le manifeste final a été approuvé en séance plénière le dernier jour par les associations présentes.
En avril, plusieurs événements ont été célébrés à Gurs (Pyrénées-Atlantiques) et à Gaillon (Eure) :
- A Gurs, a eu lieu la Journée des Internés, cette cérémonie fut l’occasion de rappeler que le camp a été ouvert pour « héberger » les Républicains espagnols. Une importante présence des autorités nationales et régionales espagnoles, ainsi que celle des associations portugaises et françaises ont souligné la manière dont les combattants de la II^e République espagnole ont été traités, voire maltraités dans ces camps. Un antécédent si dramatique dans l’histoire européenne…
- Le 19 avril, les autorités de la Navarre ont organisé une cérémonie très officielle, qui réunissait les descendants des 300 Navarrais internés à Gurs.
A Gaillon, une semaine entière fut consacrée à la mémoire des réfugiés espagnols arrivés dans cette ville en 1939, à la suite de la Retirada. 2 associations membres de Caminar se sont rendues sur place, MHRE le jour de l’ouverture de ces journées et un membre du bureau le jour de la clôture. Ce jour-là, l’action de Caminar a été exposée devant l’ambassadeur d’Espagne en France.
En juillet et en août : 2 cérémonies annuelles ont attiré l’attention sur le rôle des Espagnols dans la Résistance et la Libération. À Buziet où 14 Espagnols ont trouvé la mort en juillet 1944. Et à Paris, où le drapeau républicain espagnol était porté par Mar-y-Luz, de « Retirada 37 », car son père faisait partie de « la Nueve ». Sa compagnie était arrivée dès le 24 août dans la capitale.
Fin novembre : A l’occasion des 4^es Rencontres Transfrontalières, à Montpellier, un membre du bureau fut invité pour évoquer le cas de Renée Lafont, femme journaliste, assassinée dès septembre 1936. Ce dossier reste en attente d’une décision de justice qui permettrait d’ouvrir la tombe des parents de Renée Lafont à Bayonne, et ainsi établir le lien parental grâce à l’ADN.

Deux événements déjà planifiés pour 2025

Gare d’Hendaye

Début avril : manifestations pendant une semaine consacrée « A la mémoire de l’émigration des Espagnols et des Portugais » qui sont passés par cette gare pour des raisons politiques et économiques.

Les Rencontres Transfrontalières de Pau

Les prochaines RTF 2025 auront lieu à Pau, les 26, 27 et 28 septembre 2025.

La réunion préparatoire qui s’est tenue le 22 février à Oloron, a établi une ébauche de programme qui sera finalisé après la réunion qui aura lieu à Huesca le 14 juin :

Vendredi 26 septembre : les formes de solidarité manifestées en France pour soutenir la lutte anti-franquiste en Espagne.
Samedi 27 septembre :
- Atelier « Education » : Nécessité d’une éducation laïque pour lutter contre les fanatismes.
- Atelier « Rôle des associations mémorielles au XXI^e siècle » : Rédaction d’un questionnaire qui sera transmis à un maximum d’associations françaises et espagnoles dans le but de réfléchir à notre rôle dans le présent et le futur.
- Le manifeste 2025 sera proposé à partir des résultats de ces travaux.
- Ces deux ateliers se dérouleront le matin, avec un débat en séance plénière l’après-midi.
Dimanche matin 28 septembre :
- Présentation de la base de données memorias-memoires.org.
- Intervention de Carles Vallejo (association catalane des ex prisonniers politiques du franquisme) « Abriendo caminos de libertad » sur sa propre expérience.

Article rédigé à partir des comptes rendus du secrétariat de la coordination