l’affaire Renée Lafont
Il y a quelques mois, nous avons alerté les opinions publiques françaises et espagnoles au sujet « d’une française gisant dans une fosse commune de 2000 corps au cimetière de la Salud à Cordoue. Cette information est attestée par de nombreux documents et témoignages.
Qui était Renée Lafont ?
Renée Lafont, fusillée le 1er septembre 1936, sur le front de Cordoue par les franquistes, était une journaliste et romancière remarquable. Une grande figure féminine libérée en ce début de XXème siècle. Elle se trouvait en reportage en Espagne pendant la « guerre civile » et ne cachait pas sa sympathie envers les républicains et antifascistes. Pendant des années, un silence de plomb a pesé sur le sort des 4 000 républicains assassinés par les fascistes à Cordoue, ensevelis dans les fosses communes des deux cimetières de la ville, dont le corps de Renée Lafont.
Les autorités françaises et espagnoles ne s’engagent pas
Nous, militants de la mémoire historique de la République espagnole, avons exigé que les restes de Renée soient localisés et transférés en France avec les honneurs qui lui sont dus. Notre démarche a été appuyée par des milliers de descendants de républicains en Espagne et en exil en France. Nous nous devons de rendre compte à toux ceux qui nous ont soutenu, de l’état d’avancement de nos démarches. Outre notre campagne médiatique, nous nous sommes adressés au Président de la République Française et nous avons obtenu deux réponses, mais dénuées d’engagements concrets.
A l’heure actuelle, la Mairie de Cordoue et les associations mémorielles ont sollicité l’ouverture des fosses cordouanes de La Salud et de San Rafael, dans des délais les plus courts possibles. Afin que les restes de la française soient identifiés en vue du rapatriement en France, il nous faut trouver un ou plusieurs descendants de la journaliste.
Pour l’heure, nous butons sur cette difficulté.
L’ouverture et le rapatriement de Renée sont pour nous emblématiques et n’ont de sens que s’ils se situent dans la perspective de l’ouverture des fosses, de l’exhumation, et l’identification par test ADN non seulement des 2 000 corps de La Salud, mais aussi des 2 000 autres de San Rafael et des 130 000 « disparus » recensés au niveau national.
Pour l’heure, l’État espagnol n’assure pas ses responsabilités comme il le faudrait, en violation de la législation internationale. La répression anti-républicaine est considérée par les historiens comme l’un des plus grands « génocides » du XXème siècle .
Les autorités françaises ne peuvent rester indifférentes aux conséquences de la Guerre d’Espagne vécue en France, qui ont eu un fort impact pour notre pays. Nous avons demandé à la France d’intervenir auprès de l’État espagnol pour que « l’affaire Renée Lafont » trouve un dénouement rapide.
Voilà où nous en sommes aujourd’hui en cette fin décembre 2018.
Avec toute notre considération et nos remerciements pour votre soutien.
Jean Ortiz
José Garcia Mendez