Démocratie, fascisme et attentats, hier et aujourd’hui

Démocratie, fascisme et attentats, hier et aujourd’hui

Contre la : du massacre d’ en , le 24 janvier 1977 à l’attentat contre le 7 janvier 2015

De tout temps le terrorisme a voulu tuer la démocratie. L’éducation et la formation du citoyen à l’esprit critique doivent aussi trouver des ressources dans l’étude de l’Histoire pour mieux comprendre le présent. Réflexions à la lecture d’un article de José Fort paru dans le journal l’Humanité du 22 janvier 2017.


La démocratie agressée il y a 40 ans en Espagne

Où en est la démocratie en Espagne alors que vient de mourir le 20 novembre 1975 à Madrid ? Le 24 janvier 1976, Madrid est plongée dans l’horreur : au 55, rue Atocha, « plusieurs avocats communistes spécialisés dans la défense des droits des salariés, un étudiant en droit des salariés et un assistant administratif ont au menu plusieurs dossiers en instance… ».

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En 1972 déjà en pleine dictature ils avaient ouvert un bureau où se pressaient les du travail, licenciés, salariés non payés… Ce jour, comme souvent, ils sont nombreux pendant que des policiers en civil surveillent « ce repaire de rouges ». En 1976, 14 mois après la mort de Franco, les jeunes défenseurs des salariés déménagent au 55, rue Atocha. Ils se sont connus au sortir de l’université ou lors de réunions clandestines du Parti Communiste. « Ce 24 janvier1976 à 22h30 ces avocats et assistants conversent en attendant la fin de la réunion des représentants des grévistes des transports madrilènes avec Joaquin Navarro, leader des commissions ouvrières de cette branche… » Soudain, deux hommes armés pénètrent dans la salle, nommés Julia et Cerra. L’un met en joue les 7 personnes, les obligeant à se mettre face au mur, les mains en l’air, et demande Joaquin Navarro. Il est déjà parti. L’autre tueur ramène vers le groupe deux autres personnes, un troisième homme surveille la rue et prépare leur fuite… Julia tire puis Cerra. Le massacre fait cinq morts et quatre blessés. En 1976, le Parti Communiste est encore clandestin, son secrétaire général a été arrêté quelques semaines plus tôt et relâché. Des groupes fascistes appellent à « combattre le péril rouge ». Cet attentat en est le fruit.

Une démocratie en gestation

Deux rescapés du massacre, Manuela Carmena aujourd’hui maire de Madrid et un autre avocat s’activent dans les négociations pour l’organisation des obsèques car les autorités ne peuvent en garantir la sécurité dans ce climat délétère. Pourtant plus de 100 000 personnes accompagnent le cortège avec un service d’ordre interne efficace évitant tout incident. « Lorsque nous sommes retournés à l’étude, raconte M. Carmena, une chaîne de travailleurs volontaires s’était installée pour nous protéger… »

Analyse et ressenti

A la lecture de cet article, l’état de la en 2015 n’est pas celui de l’Espagne en 1976 après 40 ans de dictature, mais je constate des similitudes sur la lâcheté des terroristes et leur refus de voir la démocratie naître ou / et vivre. Le peuple défend la démocratie en Espagne en organisant les obsèques et la protection des avocats, comme les millions de français rendant aux journalistes satiriques : combat permanent pour la démocratie dont les avancées ne sont jamais acquises. En 1980, un des rescapés de la tuerie d’Atocha commente ainsi la sentence à l’encontre du tueur M.A. Saraiba : « Le jugement des assassins d’Atocha a constitué la première occasion de mettre au banc des accusés l’extrême droite, de la juger et de la condamner. L’ADN de la démocratie est dans Atocha ». L’expérience et le passé de Manuela Carmena l’ont amenée à être élue maire de Madrid 40 ans après ce massacre…

Transition vers la démocratie en Espagne, confusion politique aujourd’hui en France

En juin 1977, les premières élections générales démocratiques après la dictature ont lieu, dans un contexte d’inquiétude sociale et politique qui rappelle à certains la tension existante au moment de la proclamation de la deuxième République en 1931. En 2017 auront lieu en France les élections présidentielles et législatives ; saurons–nous apprécier que les acquis de la démocratie sont toujours à défendre et que l’extrême droite et l’intégrisme sont toujours en embuscade ?

Sylvette Pallarés

 
 

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