Journées Toulouse 2014

CONTENU DES JOURNÉES CAMINAR 2014 – L’AVENIR DE LA MEMOIRE

JOURNEES DE CAMINAR 31 MAI- 1 JUIN 2014

L’AVENIR DE LA MÉMOIRE

ESPACE DES DIVERSITÉS ET DE LA LAÏCITÉ

TOULOUSE

Introduction de Domingo Fernandez, président d’Iris M.E : Rappel historique de la constitution de Caminar, fédération de 11 associations mémorielles de l’Espagne Républicaine.

Président de Caminar, Emmanuel Dorronsoro : qui rappelle qu’une coordination est née.

Lecture de la Première Déclaration de Caminar :

Caminar signifie cheminer. C’est un dialogue, une confrontation des idées : creuser dans le passé pour mettre à jour ses parts d’ombre. Nous sommes des fils de vaincus, mais nous en sommes fiers. Caminar est aussi la reconnaissance de l’engagement républicain espagnol dans la Résistance française. C’est se battre pour la reconnaissance et la réparation des crimes du franquisme. Les présidents d’honneurs ont rappelé ce précepte au cours de leur déclaration  notamment le Commandant Robert incarne l’importante participation des Républicains Espagnols dans la Résistance française. Entre autres distinctions qu’il a reçu de son engagement et de son courage, il est citoyen d’Honneur de la ville de Foix qu’il a contribué à libérer. Il rappelle que nous sommes la descendance des personnes ayant passé la frontière en 1939.

Emmanuel Dorronsoro, Président de Caminar a présenté le bureau de coordination et ses deux présidents d’honneur Geneviève Dreyfus-Armand et José Alonso, commandant Robert. Nous vivons des moments historiques avec la constitution de la nouvelle charte de Caminar, afin que cela puisse servir à l’élaboration au présent de valeurs et d’idéaux.

Conférence de Geneviève Dreyfus-Armand :

La mémoire historique dans l’exil républicain en France depuis 75 ans

Rappel des contextes : en Espagne les républicains étaient des vaincus dont il fallait effacer la trace. Les vainqueurs parlaient de « croisade », et l’histoire républicaine a été ensevelie sous la propagande franquiste. Une loi de mémoire a été adoptée en 2007, mais qui n’abroge pas les sentences des tribunaux d’exception.

En 1939, les républicains n’obtinrent aucun soutien sauf de ceux qui les avaient soutenu au départ, souvent issus des classes laborieuses ou partis politiques de gauche. Pour la classe politique française, ils étaient indésirables. Ils regagnèrent une certaine sympathie notamment de la Résistance de part leur soutien massif à la cause de cette dernière, et ce jusqu’en 1948. Puis vint la guerre froide. En 1951, la France renoue des relations diplomatiques avec Franco. L’Espagne entra dans L’ONU en 1955. Les républicains tombèrent dans l’oubli et l’indifférence générale. Ils étaient vaincus en Espagne, gênants en France.

Pendant des décennies, la participation des républicains espagnols pendant la deuxième guerre mondiale a été peu reconnue, et absente de la mémoire collective. La prise en compte véritable de l’exil espagnol date de 1999, lors du soixantième anniversaire de la Retirada. Lors des commémorations à Argelès, deux ministres en exercice ont fait le déplacement, dont le secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, et ont pris acte des conditions déplorables dans lesquelles les réfugiés espagnols ont été accueillis en 1939.

Il y eu également les commémorations de la libération de Paris en 2004 où furent décorés deux anciens survivants de la Nueve. Il y eu de même des actions locales, notamment en Midi-Pyrénées et en Aquitaine. A l’époque, la principale préoccupation des républicains était la reconquête de l’Espagne. Après 1945, l’activité est restée centrée sur la lutte anti-franquiste et non pas sur la mémoire historique. Ce n’est qu’à partir de 1960 que les premiers récits d’internement, de travail forcé, de résistance de déportation dans les camps commencent à s’écrire.

Dans les années 70, les témoignages apparurent des deux côtés de la frontière. Mais c’est surtout dans les années 80-90, soit au tournant du XXème siècle que se développèrent les études historiques sur la guerre civile, l’exil et la résistance. Des colloques eurent lieu notamment à Perpignan et à Argelès, les expositions et les spectacles se multiplièrent.

C’est lors de la première décennie du XXIème siècle que l’on voit la mémoire à vif se développer : en 2009, ce sont les 70 ans de la Retirada, et la mémoire de l’exil est influencée par ce contexte. Il y a des mémoires de la période républicaine selon les héritages et les courants idéologiques. Les commémorations se font fidèlement chaque année : 14 avril, 18 juillet, 18 juillet selon les courants, anniversaire de Lorca, de Machado, de Largo Caballero, de Durruti, de Companys.

Emergence de différentes attitudes mémorielles, notamment de la descendance, qui veut mettre en pratique les idéaux de leurs parents. Elle suit attentivement ce qui se passe en Espagne. Le contexte a changé ; notamment par la mémoire de la Shoah, qui a servie d’autres groupes mémoriels. Le témoin devient une icône vivante.

Certaines associations sont tombées dans une dérive de diktat. Il est important au dessus de tout que soit reconnue la mémoire blessée de l’exil et que soit défendue dans le présent ses valeurs. Les Républicains sont représentés plus comme des victimes que comme des combattants. Peut-on aller vers une mémoire juste ? Comment prendre en compte les différentes mémoires ? Caminar trouvera ses réponses chemin faisant.

Il est important de :

  • Respecter la pluralité
  • Ne pas s’enfermer dans le passé
  • S’adapter au contexte présent

Le travail de l’historien n’est jamais terminé.

Débat suivant cette intervention :

Question de Jean Ortiz : Quelle république pour le futur ?

José Alonso : évoque le fait que les républicains espagnols étaient encombrants pour de Gaulle. Cela a abouti en 1950 à Boléro Paprika, et le PC espagnol mis hors la loi, ainsi que l’amicale des Guérilleros qui a été démantelée jusqu’en dans les années 70.

Conférence d’Alberto Garcia Bilbao :

La memoria historica y las desventuras de la justicia universal en Espana : de la querella argentina al caso Mauthausen.

Commence par un documentaire : Y el sol volvio a brillar, Menasalbas, Toledo, julio 2010. “Ojala vendra un dia en que una madre no tendra que llorar por la muerte de un hijo”

Ce documentaire montre l’ouverture de la fosse de Menasalbas où furent inhumés 13 soldats Républicains après avoir été fusillés. Une équipe mobilisée pour rétablir leur mémoire fut mise en place pour les exhumer, et un hommage public leur a été rendu en particulier par les habitants de la petite localité tolédane. La lutte pour la mémoire historique n’est pas éloignée pour une lutte pour une société plus juste, c’est bien un combat actuel, pas uniquement de l’histoire. Certains espaces de liberté et de solidarité sont aujourd’hui menacés. La mémoire historique nous aide à repérer certains discours et agissements qui ne sont pas clairs.

Nous ne devons pas confondre la lutte mémorialiste et une recherche historiographique. Le premier est un travail citoyen. Le deuxième est un travail de compréhension du passé pour lequel nous mettons en place certaines méthodes scientifiques. La Loi Mémoire Historique ne considère pas illégal le régime franquisme et ne considère pas illégaux les tribunaux militaires ainsi que les jugements et sentences rendues par lesdits tribunaux. Les victimes et leur descendance ne peuvent pas demander réparation pour le mal qui leur a été fait. Les victimes sont coupables encore pour le gouvernement actuel. La loi d’amnistie de 1977 a exonéré de toute culpabilité les actes du régime franquistes pendant toute sa durée. Les tribunaux espagnols refusent de prendre la décision de poursuivre les criminels de guerre. La lutte pour la mémoire n’est pas simplement un problème individuel mais collectif.

Demande et inculpation venant de la justice argentine. L’Espagne a reçu des demandes d’extradition sur des membres de la Brigada politico social. Les autorités espagnoles ont rejeté les demandes à cause de la loi d’amnistie de 1977. Leurs délits sont prescrits pas le temps et leurs fonctions étaient parfaitement légales à l’époque.

La justice espagnole renonce à juger des crimes qui n’affectent pas des Espagnols dans le monde : 35 narcotrafiquants sont ainsi libérés, des Chinois ayant commis des exactions contre le Tibet aussi, mais quel est le véritable problème : il y avait un procès contre des nazis ukrainiens vivant aux USA, et dont Israël avait demandé l’extradition : ayant œuvré à Buchenwald et Mauthausen contre des citoyens Espagnols. Les Juges espagnols ont dû accepter d’ouvrir un jugement. Les USA ont attendu une demande d’extradition de la part de l’Espagne, mais qui n’est jamais venu, car le régime actuel considère que le dogme franquiste selon lequel les Espagnols déportés à Mauthausen n’étaient pas des Espagnols reconnus comme tels par l’Espagne de l’époque.

Ce qui ressort du débat et questions réponses qui ont suivi :

Le problème global est un problème d’Etat : l’Etat a peur que si le régimes soit déclaré illégal, le régime suivant incluant la royauté ne soit déclaré illégal. Idée de « politique assumée » comme l’évoque Jean Ortiz. En Espagne on peut parler de l’indépendance de la Catalogne mais pas de thèmes essentiels concernant la république espagnole. Il y a eu une demande mémorielle mais venant plutôt des victimes des « rouges » d’où le Valle de los Caidos, la Béatification des 500 ecclésiastiques victimes de la guerre, (Tarragone).

Pour information les franquistes ont tué de nombreux protestants uniquement à cause de leurs positions religieuses, et non pas pour leurs positions républicaines. Les Républicains d’ailleurs étaient catholiques car baptisés de naissance.

Lors de la Transition, des familles de victimes ont demandé réparation matérielle pour la spoliation de leurs biens. Il y a eu alors des négociations pour calcul d’une réparation avec un accord, mais n’a pas été déclarée illégale la spoliation de départ de ces victimes républicaines. De même pour la récupération de la nationalité espagnole, n’a pas été déclarée illégale la déchéance de nationalité d’origine.

Eric Fernandez Quintanilla :

Pourquoi se souvenir aujourd’hui ? Les associations mémorielles en France.

Caminar, c’est la volonté de faire front commun, et de sortir des discordes mémorielles. Le travail de mémoire des familles se heurtent souvent à la mauvaise volonté des institutions : tribunaux, église, fonctionnaires, etc… Rien ne leur est épargné. Cette république espagnole dérange et fait peur. Caminar ouvre un horizon plus collectif et tâche d’éviter l’agrégat des intérêts personnels, Janus au double visage, l’un tournée vers le passé, l’autre tourné vers l’avenir. A l’oubli général, mémoire totale ! Ce travail doit être mené des deux côtés des Pyrénées. L’Espagnol post-franquiste a goûté à la société de consommation, à l’Europe. S’est laisse endormir par les 25 ans de paix, proclamé par le pouvoir de transition. Il découvre maintenant ce qu’à été l’Espagne interdite. Nous jouons pour lui le rôle de livre égaré, qui lui permet de comprendre où il se trouve et qui il est, ce qu’est l’exil et la mort, l’histoire d’une génération issue du passé, celle de nos parents et de nos grands-parents. La mémoire et la contemporanéité vont-ils véritablement finir par se rencontrer ? Cela fait 70 ans que notre mémoire ère. Quand Franco est mort, nos parents sont retournés en Espagne, mais ils ne se sont pas sentis chez eux et on leur a fait comprendre qu’ils n’étaient pas eux.

Débat et questions réponses suite à cette intervention :

Le combat de la mémoire est rendu encore plus difficile par la crise économique qui neutralise certaines volontés. Car par exemple, il faut survivre, trouver du travail, nourrir sa famille, éviter de se faire expulser de sa maison. Il a été évoqué par le rapporteur que lorsque sa famille a déposé une demande pour faire exhumer les restes de son grand-père exécuté pendant la guerre civile, il lui a été demandé une caution de 600 euros. Certaines familles ne peuvent pas se permettre le luxe de devoir donner une telle somme d’argent, et d’ailleurs il est inconcevable de devoir demander une caution pour rendre justice à une famille. Ouvrir une fosse est pourtant considéré par exemple pour un village comme une victoire, car cela signifie rendre sa dignité à un mort, à sa famille, et à son village. D’un point de vue espagnol, on essaie de ne pas politiser ces exhumations. A travers cela, se créé une conscience qui mène aussi à la recherche d’une vie meilleure et une lute contre les injustices en Espagne.

Intervention de Jean Ortiz : motivations sont diverses et il faut en tenir compte. Il faut sortir de la mémoire sentimentale et larmoyante, et politiser davantage le débat. Il faut une république qui réponde à cette crise et ouvre les horizons à une société nouvelle. Actuellement nous assistons à la décadence des valeurs des républicains mais également de celles de la Résistance et du Conseil national de la Résistance qui avait un programme social. Ces valeurs font place au capitalisme anglo-saxon. Il y a toujours des enjeux de classe.

Témoignage de la chanteuse andalouse Lucia Socam :

Lucia a 27 ans, a grandi dans une démocratie en Espagne, et on ne lui a jamais enseigné ce qu’est la mémoire, la guerre civile et ce qui a suivi a été totalement tabou, y compris dans le cadre de sa propre famille. Référence aux Roses de Guillena, et à cette occasion, elle découvre que des membres de sa propre famille ont été assassinés pour leur engagement. Elle mène sa propre enquête et recueille les témoignages des personnes encore vivantes et témoins des événements de l’époque. Elle décide alors de chanter pour faire connaître ces voix du passé. Et les gens l’écoutent, et cela amène son petit grain de sable dans la mémoire de son pays. Dimanche matin : rappel par le vice-président de Caminar Eloi Martinez : rappel de la signature historique du samedi 31 mai de la charte de Caminar en la mairie de Toulouse. Petit documentaire Pour une Memoria Democratica : Pour la Gauche en Navarre, la mémoire est un lieu commun. L’association est un lieu social et utile pour les familles ; ex ; j’i besoin d’un document d’archive ou un certificat de décès. Le centre : la victime de la répression franquiste. La mairie entre autres Maria Caballero a œuvre pour la mise en place d’un travail pour la mémoire :

Objectifs :

  • Corriger les vides de la loi d’Etat
  • Corriger les vides de la justice espagnole
  • Rendre justice aux victimes et à leurs familles

Moyens :

  • Exhumations payées par le gouvernement local
  • Banque d’AdN
  • Lieux de mémoire
  • Création d’un centre documentaire de mémoire historique
  • Demandes officielles d’annulation des jugements franquistes
  • Enterrements officiels à Pampelune

Travail serein et constant, et travail de fourmi de répertoire et documentation

Olga Aceda, présidente de l’asso. des enfants de fusillés de Navarre

Les associations espagnoles familles des fusillés et disparus

Les choses ont changé en Espagne, nous vivons dans une démocratie qui a besoin de mûrir, et nous nous continuons à rechercher des corps. Je n’ose vous dire comment nous pouvons nous sentir en nous disant, « où est le corps de mon grand-père ? ». Les membres de l’association se réunissent tous les lundis pour parler de leur blessures et essaient de faire comprendre aux pouvoirs publics qu’un deuil peut se faire quand on enterre décemment un être proche, en lui rendant son nom et son prénom, et donc sa dignité d’être humain. Le coup d’Etat a démarré à Pampelune par le général Mola. Il proclame l’Etat de guerre en Navarre. Les assassinats ont commencé sur des civils et les militaires qui sont restés fidèles à la république. Nous parlons biens d’assassinats, car il n’y a pas eu de front de guerre en Navarre.

3452 personnes ont été tuées pour lesquels la justice espagnole n’a pas rendu justice. Les veuves ont vécu souvent en occultant la vérité aux enfants, tout en survivant pour le bien de la famille. Beaucoup de gens sont morts sans connaître la vérité sur la mort des membres de leur famille. Les assassins sont des Phalangistes et des Requetes. Le pionnier de la Mémoire Historique Jose Maria Jimeno Jurio : recherche dans les registres, recueil de témoignages, recherche de fosses communes, constitution de lieux de mémoires dans les champs, les tranchées et les cimetières. Les exhumations ont commencé à la Ribera à partir de 1978. La plus grande cruauté, ne pas savoir où se trouvent les morts. A début, c’est la bonne volonté des gens qui a permis les exhumations, sans moyens scientifiques. Les gens étaient plus ou moins identifiés, mis dans des cercueils et enterrés décemment. Des hommages et un travail de deuil a été fait. Souvent, c’est le souvenir et les témoignages oraux qui ont permis de localiser plus ou moins précisément où étaient les corps. Coup d’Etat de Tejero a ramené la peur en particulier sur la Navarre. Les associations commencent néanmoins peu à peu à s’organiser et le 10 mars 2003 au parlement de Navarre est voté un texte unique en Espagne et pionnier : dénonçant les crimes du franquisme incluant des membres de l’église qui ont largement soutenu les exécutions sommaires et tuant eux-mêmes.

Nouvelle exhumation avec une équipe technique : ex Urzante, Tudela, Magallon et établissement d’un parc de la Mémoire avec entre autres un grand mur avec les noms de chaque personne exécutée en Navarre par les franquistes.La présidente a commencé en 1978 avec son père à chercher son grand-père et des fosses communes. Son père est décédé. Elle raconte qu’elle a reçu des oppositions dont le maire du village qui ne voulait pas lui laisser faire ses recherches dans le cimetière. Mais elle a réussi. Les membres de l’association ont besoin de parler et d’évoquer la douleur d’avoir perdu un proche et dans quelle condition. Il est très important d’exhumer tous ces squelettes, voir les orifices de balle. Ce que je veux : c’est que chaque corps soit décemment enterré avec son nom et son prénom. Ce n’est une idéologie qui nous unit, mais ce sont les victimes qui nous unissent.

Intervention de Jean Ortiz

La transition « desmemoriada »

Le coup d’Etat était prévu pour détruire les piliers de la République, devait durer peu, mais d’une violence extrême. C’était une revanche de classe. La répression a été aussi féroce après la guerre que pendant. Et le travail mémoriel dérange les uns et les autres. Lors de la transition, il a fallu bâtir une sorte de discours consensuel de ce qui s’est passé. Il fallait « oublier », évacuer les « tensions de classes ». Théories de « l’équilibre de la mémoire ». Théorie des responsabilités « partagées ». Le référent démocratique est la République et rien d’autre. Loi d’Amnistie de 1977 amnistie la sédition, les fonctionnaires, les bourreaux, les militaires qui ont agi contre les républicains. Loi que l’on retrouve dans les anciennes dictatures latino-américaines dont le Chili et l’Argentine, et qui à l’heure actuelle sont remises en question dans ces pays. Le PC a fait partie de cette transition démocratique, ce qu’il remet en question aujourd’hui car cela «  a fait le jeu des Bourbon ». Dans un contexte international sous haute surveillance, américaine, notamment, la transition se met en place. Il fallait déjà commencer par la publication d’une constitution. Recherche de la paix sociale par le Pacte de la Moncloa. Coup d’Etat de Tejero : il échoue, et la peur créé un consensus autour du roi, et certains historiens se demandent aujourd’hui si le roi n’est pas impliqué. Et les forces sociales qui ont soutenu le coup d’Etat et la dictature se sont enrichis depuis cette période davantage. : March, etc… des centaines de milliers d’esclaves prisonniers politiques ont servi à construire des barrages, des circuits d’irrigation pour irriguer gratuitement les terres des riches, le Valle de los Caidos, entreprises de bâtiment.

Afin d’extirper à la racine le gêne « rouge », les enfants de familles républicaines étaient enlevés à leur famille et confiés à des familles franquistes plutôt aisées. Il y a eu 50 ans de suspension de la mémoire. Il n’y a pas eu de « defranquisation » jusqu’au bout. Et à l’heure actuelle ont été supprimées toutes les subventions destinées aux associations mémorielles. Peu à peu se pose le choix entre république et monarchie. Il est possible que l’on arrive vers une nouvelle transition. Car au delà du choix de la monarchie, il y a les problèmes économiques et sociétaux graves qui se posent, notamment avec le chômage très élevé ainsi que les expulsions massives qui sont encore en train de se produire. Il faut une réforme en profondeur.

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