MÉMOIRE ET JUSTICE AUX ENCUENTROS DE PAMPLONA

Une Mémoire en lutte contre le pacte du silence

En Navarre la répression a été exercée de façon cruelle et sans pitié malgré l’absence de tout front de guerre.La Mémoire des victimes y avait été effacée jusqu’à ce qu’ amis et descendants des victimes s’unissent autour d’un mot d’ordre « Verdad Justicia y Reparación ». Les avancées importantes obtenues dans ce combat pour la Mémoire, jusqu’au niveau institutionnel, étaient au centre des Encuentros Transfronterizos.

La Mémoire Historique en réflexion et en action

C’est en Navarre, à Pamplona, que se déroulaient du 20 au 22 octobre 2017 les septièmes Rencontres Transfrontalières de la Mémoire Historique. Une province et une ville symboliques à plusieurs titres.

La Navarre, où il n’y eut pas de front de guerre et où le coup d’état des militaires factieux fut d’emblée couronné de succès contrairement à ce qui se passait dans le reste de l’Espagne. La Navarre, symbole des crimes contre l’humanité commis par le régime franquiste où plus de 3400 personnes furent assassinées froidement, pour beaucoup laissées « en la cuneta » sans que puisse être invoquée la moindre nécessité au niveau militaire, sans qu’il puisse être fait état de « dommages collatéraux » à des combats sur un front qui n’existait pas.

La Navarre et Pamplona symboliques également du combat mené aujourd’hui par les descendants et amis des victimes de la barbarie franquiste avec l’association mémorielle AFFNA36 pour que « VERDAD JUSTICIA Y REPARACION » triomphent des silences d’une transition pactée conduisant à la honteuse loi du 15 octobre 1977 amnistiant les criminels. Et ce combat a permis d’avancer en Navarre lorsque son Parlement a adopté le 14 novembre 2013 une loi de Mémoire Historique exemplaire rendant enfin justice aux victimes. La municipalité de Pamplona a suivi en rebaptisant la place du « Monumento a los caídos », place de la Liberté et en ordonnant en novembre 2016 l’exhumation des corps de Sanjurjo et Mola qui s’y trouvaient enterrés avec d’autres dignitaires fascistes.

Rien d’étonnant dès lors à ce qu’une part importante des Encuentros ait été consacrée à ces combats. Au fil des interventions et des communications l’émotion étreignait les participants qui, à partir de situations concrètes et de témoignages, suivaient la quête des familles à la recherche d’un disparu, les moyens mis en œuvre pour découvrir les lieux d’inhumation, mener à bien les exhumations, identifier les corps. Et l’accompagnement, le soutien psychologique nécessaires pour surmonter les traumatismes, les espoirs et les déceptions.[

Tout cela traduit aussi par les mots avec le groupe « La Puerta Roja Teatro – Ate Gorria » et son œuvre théâtrale « Por la espalda » qui réunissait les participants au soir de la première journée complété le lendemain par un magnifique récital musico-poétique construit autour de la Mémoire.

Les Rencontres se concluaient le dimanche matin par des échanges entre associations mémorielles françaises et espagnoles conduisant à l’adoption du Manifeste pour la défense de la Mémoire Historique Républicaine que nous publions ci-dessous et le scellement dans la rue Tejería de Pamplona de pavés de laiton rappelant le parcours de républicains assassinés.

LE MANIFESTE

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